Les FOUR SHAKERS

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Quatre jeunes suisses dans le sillage des Shadows.
L’été 1962 dans la Suisse profonde quatre adolescents de 15 ans unis par une passion commune, le Rock and Roll, les shadows et Elvis Presley, décident de de former un groupe musical, leur modèle sont les fameux Shadows. Daniel Nicollin connaît quelques accords de guitare, André Pochon, tâte de la basse, Alain Joilat joue du piano et bretelle et se reconvertit à la rythmique, alors que Jean François Griesinger passe des boites à conserves à la batterie.

Le retour au lycée ne les freine pas au contraire, ils se mettent à répéter assidûment. A la fin de l’automne, ils maîtrisent bien plusieurs morceaux dont Apache, et ils profitent du salon des arts ménagers à Genève pour faire leurs débuts sur les planches. Le public leur réserve un bon accueil. Ils se mettent alors à la recherche de toute occasion leur permettant de communiquer au public leur passion musicale. Ils écrèment les ventes de charité, les promotions dans les grands magasins, les bals et les soirées dans les abbayes.

En mai 1963 ils sont suffisamment rodés pour s’inscrire à la coupe Symbad, le concours de rock à Montreux. Ils remportent le trophée et quelques semaines plus tard sont à la coupe Suisse twist-rock. La concurrence est rude, 20 groupes sont au programme, avec les Aiglons hors programme, ils viennent de signer chez Barclays. En finale ils affrontent les Sorciers, qui l’emportent d’une corde en interprétant un fameux Orange Blossom Special, où le soliste Michel Saugy, fait montre d’un beau talent. Les four shakers ont offert un son shadows trèés pur et un jeu de scène très pro.

Les sorciers rejoignent les Aiglons chez barclays , tandis que les four shakers sont engagés par Philips. Peu après ils vont dans les studios de la radio suisse romande (rsr) à Genève pour enregistrer leur premier disque : Natacha une composition de H Mattey, repris aussi par les Sorciers et 3 compositions de A.Pochon et D.Nicollin : Spleen, Ecclesia et canon. Le style est assez western et rythmé pour les deux derniers morceaux et mélodieux et mélancoliques pour les deux premiers. A la rentrée de 1963, ils reprennent le chemin des studios de rsr près de l’aéroport de Genève Cointrin et enregistrent 4 compositions de D.Nicollin et A.Pochon  : convoi / fiesta / la vallée des adieux / O’casey ranch.

L’inspiration est très far west, un peu dramatique avec les effets (orage, tempête) et la chevauchée fantastique des guitares. Ils reviendront encore au studio de rsr début 1964 pour enregistrer un dernier album, qui ne sortira jamais : caprice / Night club / pour toujours / tu m’as trahi. La Beatlemania a cassé net l’envol de nos quatre jeunes suisses.

Les quatre jeunes musiciens de la bonne société genevoises continueront à jouer jusqu’en 1968, lorsque la vie active va les happer : les uns font leurs études, les autres vont à l’armée ou prennent un travail. Ils ont vécu une belle aventure faisant partager au public leur goût du rock instrumental. Parmi les grands moments, ils se revoient encore à Annecy en 1965 en première partie de Jacques brel, ou en 1966 en première partie de Marcel Amont puis Johnny Hallyday, le sommet sera peut être en 1967 à Genève où ils ouvrent le spectacle de Gene Vincent. Ils se rappellent avec fierté leurs passages à la télé suisse romande ou à RTL.

Jen BACHELERIE

Discographie

  1. 4 Suisses dans le vent (Magic Records 3930399)
    Natacha / Spleen / Ecclesia / Canon / Convoi / Fiesta / O’ Casey Ranch / La Vall‚e des Adieux / Caprice / Night-Club / Pour toujours / Tu m’as trahi.