Guitares Diable

guitares_du_diable_424271pe_320x320

Le riff de guitare de « Souvenirs, Souvenirs » par Johnny Hallyday, tout le monde l’a gravé dans sa mémoire. Galaxie, le mouvement perpétuel qui servit d’indicatif au Journal télévisé dans les années 70, voilà quelques uns des morceaux où nous retrouvons le même guitariste : Léo Petit, l’inventeur et compositeur de biens des titres des Guitares du Diable.

Léo s’est lancé dans la musique à 14 ans, là il s’est mis à la batterie dans le bistrot dancing tenu par ses parents dans le nord de la France. Puis la guerre arrive et l’exode vers Paris où son père est affecté à la caserne des pompiers. C’est là que commence pour Léo la découverte du Jazz et de la guitare magique de Django Reinhardt.

C’est le déclic, c’est décidé Léo veut apprendre à jouer de la guitare, en faisant des petits boulots, il économise sou par sou pour s’offrir la guitare de ses rêves. Ce sera une Selmer. Ses premières leçons lui sont données par André Lecerf. Comme Léo est doué, il rejoint un orchestre et joue le soir dans des cafés, puis après fréquente assidûment le Hot Club de France. C’est un coin de ciel bleu dans cette période noire de l’occupation.

1943 est un grand moment dans la jeune carrière de Léo Petit, il rentre dans l’orchestre d’Aimé Barelli. Ce sera les soirées au Bœuf sous le toit, puis la première séance d’enregistrement, où l’orchestre accompagne Lucienne Delyle, l’épouse d ‘Aimé Barelli. 1943 c’est aussi l’année de sa rencontre avec Arlette sa future épouse, qui plus tard le poussera à continuer sa carrière et l’aidera à gérer efficacement sa carrière.

Les années 50 le verront évoluer avec Jacques Denjean notamment lors d’une tournée mémorable en Norvège, puis passer à la Tête de l’Art. En 1956, sous la houlette de Boris Vian, il enregistre avec Henri Salvador les fameux Henry Cording. En 1957 Léo franchit un nouveau pas vers l’avenir, en étant le premier guitariste français à s’acheter une Fender. C’est le début d’une grande et longue carrière de requin de studio : Vogue, Pathé, Philips pour des directeurs artistiques aussi réputés que J.Wolfson, R.Vanest ou Jacques Plaît.

En 1960 il est appelé par J.Wolfson pour accompagner un jeune chanteur : Johnny Hallyday, ce sera l’immortelle séance de Souvenirs souvenirs. Léo va enchaîner avec des séances pour R. Anthony, D . Gérard,…En 1961, J.Plaît directeur artistique chez Philips veut lancer un groupe instrumental pour concurrencer les Shadows, il recrute un groupe de jeunes musiciens. Le résultat n’est pas à la hauteur des ambitions. J.Plaît ne se décourage pas, il appelle Léo et lui demande de réunir une équipe de solides musiciens pour se lancer dans l’instrumental. Léo accepte à une condition : jouer sur ce disque les amants de saint Jean, un succès de L. Delyle, Jacques Plaît est assez dubitatif, mais accepte.

Léo rameute ses copains : Pierre Gossez au saxo, Gus Wallez à la batterie, Guy Pedersen à la basse, Appicella à la rythmique et Jacques Bartel au Piano. Ils mettent en boîte Pepe, Bongo, Calcutta et the Lovers of St Jean remis au goût du jour.

Reste une question, quel nom donner à ce groupe ? Jacques Plaît réfléchit. Au milieu de la nuit, il a une idée les Guitares du Diable. De 61 à 1964, 11 45 tours EP, plusieurs simples et deux 33 tours vont être publiés. Le succès passera rapidement les frontières, au Japon Hit the road jack se vendra bien, en Italie, au Canada, le succès sera aussi au rendez vous. Léo va composer plusieurs tubes sous le pseudonyme de Willian Stanray : Galaxie,, Avec toi, Nashville, train bleu….

En 1964, un changement de directeur artistique chez Philips mettra un terme à la carrière des Guitares du Diable. Léo Petit poursuivra sa route de guitariste en accompagnant la plupart des vedettes des années 70 : Serge Lama, Guy Béart, Françoise Hardy,, Claude François, Serge Gainsbourg, Brigitte Bardot, Hervé Villard, Alain Barrière, France Gall, et même Bernard Tapie lors de ses tentatives discographiques.

Jean BACHELERIE

Discographie (60)

  • (Pas de titre) (PHILIPS 424.271 PE)
    Percolator / Leçon de twist / Ya ya twist / Retiens la nuit.
  • (Pas de titre) (PHILIPS 424.287 PE)
    Madison twist / Ma mélodie / With you / Hopy-dopy !.
  • Guitarras Mágicas (PHILIPS P430039E)
    Twistin’ USA (1) / Lonely guitar (2) / The fly (3) / Navajo (4).
    45 tours sorti en Argentine vers 1963-1964.
    (1) et (3) : Les GUITARES du DIABLE.
    (2) et (4) : Ladi GEISLER.

Discographie (CD)

  • L’intégrale (double CD) (Magic Records 3930041 (2000))
    CD 1 : Lover of Saint-Jean / Pepe / Bongo Ben / Calcutta / Fich’le Camp Jack / Danse le Twist avec moi / Twistin USA / The Fly / Percolator / Leçon de Twist / Ya Ya Twist / Retiens la nuit / Brigitte / Laisse jouer la batterie / Le lion est mort ce soir / Sous le ciel écossais / Twist liberté 1 / Mafdison Twist / Ma mélodie / With You / Hopy-Dopy / De Tout mon cœur / J’entends siffler le train / A la lueur des torches / La Java des gens qui s’aiment.
    CD 2 : Mouvement perpétuel / Baby John / Loin / L’idole des jeunes / SLC Twist / Les mots des Javas / Hé oui / Sheila / Chariot / Le Pack / Galaxie / Pendant les vacances / Holiday for strings / Nashville / Bach I / les Indomptés / Le Baston / Train Bleu / Enfin les vacances / Slave Merchant / Tico-Tico / Les choses de la maison / La nuit / N’avoue jamais / Trop tard trop tard.
Retour vers : Groupes Français