Elek BACSIK (Hongrie)

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Né le 22 mai 1926 à Budapest, Elek Bacsik a d’abord étudié le violon au conservatoire de la capitale hongroise. Il se mit à la guitare en 1945. Elek Bacsik est alors doté d’une solide culture musicale. Il découvre le Be bop en 1949 alors qu’il joue à Berne avec Hazy Osterwald. Sa première référence sera Tal Farlow.

Elek Bacsik arrive à Paris en 1959, après avoir parcouru l’Europe de la Suisse au Portugal en faisant un crochet par le Liban. Là il va se trouver dans une ville où le jazz joue les premiers rôles. Il est engagé par le trio Art Simmons où il remplace Pierre Cullaz parti sous les drapeaux, et joue aux côtés de Michel Gaudry, contrebasse, et art Simmons au piano. Ils font les beaux soirs du célèbre Mars club, qui fut le passage obligé de tous les Jazzmen américains en tournée en Europe. En février 1962 il enregistre son premier disque accompagné par Pierre Michelot ou selon les morceaux Michel Gaudry à la basse et Kenny Clarke ou Daniel Humair à la batterie. Elek Bacsik utilise la technique du rerecording ce qui donne une rythmique fantastique.

Elek développe son propre style, se démarquant du modèle qu’est Django Reinhardt, retrouvant comme Django l’art de la synthèse entre différentes influences de Tal Farlow à Wes Montgomery en passant par Jimmy Raney, mais aussi comme le note Alain Tercinet dans le livret accompagnant le cédé « the electric guitar of the eclectic Elek Bacsik », de guitaristes plus marginaux comme George van Eps et Laurindo Almeida.

Ce disque sera le début d’une carrière fulgurante puisque 5 mois plus tard il triomphe au festival d’Antibes Juan les Pins. Là, Il fait connaissance avec Dizzy Gillepsie qui fait appel à Elek pour deux morceaux de son album Dizzy on the French Riviera ».

A partir de là Elek Bacsik devient un musicien de studio très demandé notamment par Serge Gainsbourg pour son album « Confidentiel ». Il va accompagner aussi Jeanne Moreau pour un disque, puis Claude Nougaro pour quelques disques. Elek devient une vedette à part entière.

En 1966 il décide de partir pour les Etats Unis où en passant par Los Angeles il va se produire à Las Vegas jouant aussi du violon électrique. Puis ce sera la chute, sa renommée n’a pas traversé l’Atlantique, il passe des Casinos aux cabarets. Il sortira provisoirement de l’anonymat grâce à Bob Thiele dont il accompagne l’épouse, la chanteuse Teresa Brewer. Il va enregistrer deux albums I love you en 1973 et Bird and Dizzy a musical tribute en 1975 et passera au festival Newport Jazz à New York. Puis il est retombé dans l’anonymat. Marc Fosset, l’excellent guitariste dit d’Elek Bacsik dans Jazz swing journal (aout 1987) : « Il était très en avance pour l’époque. Il avait tout compris…il fut le premier à avoir réalisé un intelligent compromis entre l’âme tzigane et le style américain ».

Il nous reste ce fameux album qui reprend 10 titres enregistrés à Paris en 1962.

Jean BACHELERIE, d’après Alain Tercinet (Livret du cédé Polygram, 1988)

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